10 novembre 2016 4 10 /11 /novembre /2016 18:16

LA ROUE TOURNE !

Il était une fois un bel homme

Qui, ayant dame chance à ses pieds,

Osa plus que ce qui à l'homme sied.

Et fit de l'univers son royaume.

*

Il prit l’existence à bras-le-corps,

Vécut à l’endroit, vécut à l’envers,

Mélangea les atouts et les travers,

Et causa autant de bien que de tort.

*

Il était humain, personne n’est parfait,

Il fallait bien que jeunesse exulte.

Pour que les passions sortent du tumulte,

Elles causent de collatéraux effets.

*

A l’âge mur, il tomba amoureux

D’un ange, dont la douceur n’avait d’égal

Que d’innocents yeux au regard fatal,

Sans lequel il ne pouvait être heureux.

*

Conquérir son cœur fut chose facile,

Car l’ange était sans expérience.

Il sortait à peine de l’enfance,

Et allait faire une épouse docile.

*

Ils vécurent heureux quelques années,

Mais la vie, qui parfois est trop dure,

Priva leur foyer de progéniture,

Condamnant leur bonheur à s’effaner.

*

Il avait un peu plus de trente ans,

Quand il quitta sa terre stérile,

Ce dur fermier des grandes villes,

Soucieux de produire quelques enfants.

*

Vouant l’ange déchu aux années mortes,

Il eut avec une autre deux enfants,

Misa sur eux sa fortune et son temps,

Et plein de rêves que l’âge emporte.

*

Les enfants, devenus grands, s’en allèrent

Laissant un foyer bâti autour d’eux

Tristement vide, au point de sentir creux,

Et des parents pas faits pour la galère.

*

L’épouse mal aimée, ayant encaissé

Les frasques du mari sans mot dire,

Décida alors de lui faire subir

Le calvaire, avant de le laisser.

*

Il se retrouva à soixante ans,

Livré à lui-même, en pleine pente,

Subissant une retraite différente

Et vivant la solitude au présent.

*

Il tint le coup pendant quelques hivers,

Mais les souvenirs ayant la vie dure,

L’image d’une épouse au cœur pur,

Revint lui infliger d’autres revers.

*

La conscience torturée, les remords

Commencèrent à lui miner le moral,

Le mettant nez à nez avec le mal

Qu’il lui avait causé et tous ses torts.

*

Il se demanda, les larmes aux yeux,

Ce qu’il pourrait être advenu d’elle,

Cette épouse aimante et fidèle

Qui fut victime d’un traitement odieux.

*

Mu par le regret et la solitude,

Il alla, contrit, à sa recherche,

Pour tendre une tremblante perche

A un cœur avec lequel il fut rude.

*

Plus de trois décennies, sans s’enquérir

De celle qu’il voudrait à présent revoir !

Reste-t-il encore quelque espoir

Qu’elle soit seule et veuille lui revenir ?

*

La vie nous offre des enseignements,

Sur lesquels on fait souvent l’impasse,

Préférant plutôt nous voiler la face

Que de nous arrêter sur nos tourments.

(inspiré par une histoire vraie)

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