Le temps tourne aux nuances de gris,
Les regards las de croiser la tristesse,
Glissent sur des concitoyens aigris,
A la recherche de souriants faciès.
La grisaille influant sur l’humeur,
Je cherche parmi mes connaissances,
Ceux réputés avoir le rire porteur,
Pour mettre, avec moi, un peu d’ambiance.
A en juger par les hôtes de nos rues,
Dont les grises mines sont éloquentes,
L’homo sapiens ne sait désormais plus
Comment remonter sa fatale pente.
Les mâchoires inférieures traînent
Plus bas que terre, et avec elles
Des regards qui reflètent la peine
A coexister, à l’ère virtuelle.
Les gens aisés sont les plus malades ;
Ils sont porteurs d’un mal appelé stress.
Pour certain, ce mal a atteint un stade
Où le malaise tient de la détresse.
Pour croiser le rire, j’ai pris ma bagnole
Et poussé ma tronche jusqu’aux quartiers
Où on mange mal mais on rigole,
Heureux d’exercer un petit métier.
L’autre a cessé d’être un partenaire,
Dans un monde où la concurrence
Nos oppose à nos congénères
Et remplit nos cœurs d’indifférence.
Quand la compétition est un credo,
On ne vit plus, on fait une course
Et au lieu d’aimer, on tourne le dos
Aux vraies valeurs… non cotées en bourse.