Existe-t-il, cet amour tranquille
Qui transcende les élans charnels ?
Peut-on se passer des fébriles
Ébats et estocades rebelles ?
Peut-on aimer sans adultère,
Quelqu’un d’autre que son conjoint,
Lorsqu’on n’est plus célibataire
Et qu’on a Dieu pour seul témoin ?
A-t-on le droit d’être attiré
Par deux personnes à la fois,
Au point où le cœur, égaré,
N’arrive pas à faire un choix ?
Est-on censé être si fort,
Malgré toutes les tentations,
Qu’on pourrait maîtriser son corps,
Sans la moindre hésitation ?
Il m’arrive souvent d’en douter,
Lorsque, au tournant d’un regard,
Il me vient l’envie de goûter
Aux délices des jeux paillards.
Quand on aime vraiment quelqu’un,
Dont on est privé des caresses,
La chair est tel un marin
Dont le bateau est en détresse.
On ne peut prétendre aimer
Et laisser l’autre sans étreintes ;
L’amour qui ne peut se pâmer,
Est aussi froid qu’une braise éteinte.
Cela dit, il faudrait choisir
Entre vivre et observer ;
Les choses dont on ne peut jouir,
On se contente d’en rêver !