Arrêtez cette musique, elle me déchire !
Faites taire cet air qui fait vibrer mon âme !
Sur ces langoureuses notes, mon cœur chavire,
En revivant de vieilles brulantes flammes.
De grâce, ma sensibilité est à vif
Et mes glandes lacrymales se sont taries.
Pareil air, à un moment aussi tardif,
A ravivé des plaies que je croyais guéries.
Ce bel air de mes rêves encore tendres,
Par chacune de ses notes remet à nu
De grandes joies et des peines à revendre,
Des souvenirs déchirants que je croyais tus.
Les vieux airs sont comme des toiles d’araignée
Où nos rêves imprudents restent accrochés,
Et où nos frustrations de larmes baignées,
Peuvent ressurgir, charriant nos douleurs cachées.
L’air qui a porté votre première danse,
Et celui qui a nourri vos premiers chagrins,
Sonneront toujours comme la dernière chance,
De veiller, par peur de rater un autre matin.
Il est des musiques qui vous démolissent,
Et des mélancolies qui font beaucoup de bien,
Même si elles ouvrent les yeux sur le temps qui glisse
Sur ceux de nos rêves restés sans lendemain.