Cette nuit, j’ai rêvé qu’une très jolie fleur
Avait, entre deux pavés, jeté ses couleurs.
J’ai vu le ciel de Pékin tout à coup s’ouvrir
Sur de clairs lendemains où la cité respire.
Le printemps, déclaré arabe, cyniquement,
S’était de nouveau paré de roses en boutons.
Dans mon rêve doré, le monde occidental
Cessait enfin d’ignorer qu’il faisait du mal
En noyant une région dans un bain de sang
Pour la fille de Sion et son peuple arrogant.
Dans ce rêve, Wall-Street avait fermé ses portes ;
Les banques parasites étaient enfin mortes.
Une nouvelle monnaie venait de voir le jour :
Le « Sourire » renaîssait et avait partout cours.
On rendait à la terre, sous forme de ferraille,
Les armes, les guerres et les funérailles,
Puis, ayant eu marre des marchands de la foi,
On mettait au placard les croissants et les croix.
Pour couronner tout, mon pays mal gouverné,
Se débarrassait des fous qui l’avaient berné.
Un sourire satisfait éclairait les visages,
Dans un monde parfait gouverné par des sages.
Je respirai un bon coup et ouvrit les yeux
Sur un futur au clou dans un monde en feu.
Les leçons à tirer seraient trop nombreuses,
Mais vu les intérêts, elles sonnent bien creuses.