LA PIRE DES AFFLICTIONS C'EST D'ÊTRE SANS COEUR !
Les oiseaux sont devenus fous,
Ils viennent gazouiller dans un pays
Que nos leaders ont mis au clou,
Après l'avoir réduit à un gâchis.
Ces volatiles ignorent
L'infinie tristesse qui squatte nos murs,
Ils vont et viennent indifférents
A notre triste sort, par ces temps durs.
Même les fleurs s'épanouissent,
Comme pour dire qu'il n'a rien d'arabe,
Ce printemps qu'ils nous pourrissent
En le jetant dans un panier de crabes.
Ayant le ventre plein de paille,
Nos grands chefs corrompus ont peur du feu ;
Ils ont perdu la bataille
Contre un ordre beaucoup plus grand qu'eux.
Dans les arcanes des grandes cours,
« L'Ordre » forme des armées d'inconscients,
Qu'il renvoie, après leurs séjours,
Mettre nos pays à feu et à sang.
Armés de belles paroles,
Ils squattent nos places et nos squares ;
Brandissant des banderoles
Sournoises, sensées redonner l'espoir.
Les mentors ont mis dans leurs bouches
Les mots que nos peuples ont de plus chers ;
Pour masquer les desseins louches
Qu'ils ont toujours couvé contre nos pairs.
Démocratie et liberté ;
Quoi de plus nobles pour nous opprimés,
Si la panacée concoctée
N'avait pas l'objet de nous décimer ?!
Ce n'est pas par amour pour nous
Que l'Ordre des nantis se démène,
Mais pour le pétrole et les sous
Dont notre chère terre est pleine.
A part quelques agitateurs,
Manipulés, nous ne sommes pas fous ;
Nous savons que votre bonheur
N'est complet, qu'une fois nous tous à genoux !
La folie serait de croire
Que c'est à vous seuls qu'on doit nos larmes ;
Ceux à qui on doit en vouloir,
Avant vous, ce sont nos tueurs d'espoir.
Ce sont nos gueux couronnés rois,
Armés d'injustice et d'ignorance,
Qui nous ont fait cibles de choix
D'un Ordre né de notre déchéance.
Votre morale est dans vos coffres,
Vous êtes sourds à la colère de Dieu ;
Vous pillez, en plus de ce qu'on vous offre,
Le peu qu'il reste sous nos cieux !
Comme nos tyrans, vous payerez
Tôt ou tard vos menées infamantes
Et les souffrances endurées ;
La justice de Dieu est immanente !