21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 18:15
LES MORCEAUX RECOLLÉS

A l’une des tables dressées pour un diner dansant,

Vint se joindre aux convives un bel homme ;

Avant de s’asseoir, il remarqua en passant

Une jolie fleur, dans un bouquet de chaume.

La belle s’ennuyait á la table d’en face,

En compagnie d’un groupe d’augustes dames.

Ses grands yeux balayèrent discrètement l’espace

Et allèrent se planter au fin fond de son âme.

Il se sentit tout nu, vêtu de ce regard,

Qui disputait aux anges la pureté des leurs ;

Dés cet instant, et pendant le reste du soir,

Les yeux de la fleur prirent possession de son cœur.

Tout ce qui n’était pas elle devint ombre,

La joie des convives devint du simple bruit,

Seuls ses yeux brillaient, le reste semblait sombre ;

Elle était l’unique lumière dans la nuit.

Ancrés l’une dans l’autre,, leurs âmes communiaient

Leur faisant oublier l’ambiance de la fête ;

Leurs pensées étaient par les regards alignées

Et leurs cœurs foudroyés étaient en miettes.

La musique vint le tirer de sa torpeur ;

Quelques couples tanguaient déjà sur la piste.

L’idée de l’inviter l’emportant sur sa peur,

Lui fit surmonter les doutes qui persistent.

Il hésita puis se leva sans courage,

Se prit quelques pieds de tables avant d’arriver

Aux pieds de la fleur au sublime visage

Qui l’avait, l’espace d’un diner, fait rêver.

« M’accorderiez-vous cette danse ? » bafouilla-t-il,

En fixant l’élue de son cœur droit dans les yeux.

« Hélas, non ! répondit-elle, en battant des cils ;

« Je ne le pourrais pas, même si je le veux ! »

Vous meurtrissez mon cœur, permettez que j’insiste.

Joignons-nous aux couples que cet air interpelle,

Sinon je retournerai dans mon coin, triste,

En pensant que même les anges peuvent être cruels.

Elle leva vers lui un regard plein de tristesse

Et manœuvra en arrière sa chaise roulante,

Pour qu’il comprenne qu’a certains, la vie ne laisse

D’autre choix que vivre assis les rêves qui les hantent.

Désolé, bredouilla-t-il, battant en retraite,

Un sourire confus déformant ses jolis traits,

Il regagna sa place sous les trompètes,

Avant que la musique ne marque un arrêt.

Le cœur meurtri, il l’observa á la sauvette,

Pendant qu’elle feignait de ne pas y prendre garde,

Mais, baignant dans un fond de larmes discrètes,

Ses yeux avaient la brillance qui tarde.

Apres quelques minutes de profonds remords,

Pour avoir gauchement géré sa surprise,

Il ramassa sa gêne et alla voir dehors,

S’il arrive á se sentir mieux, sous la brise.

Au bout d’un instant, la belle le vit revenir

Tirer la chaise et la pousser vers la terrasse.

« Allons voir ce que la lune a á nous offrir

Par cette nuit ! » dit-il, de guerre lasse.

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16 mai 2015 6 16 /05 /mai /2015 15:42
LES LARMES DE LA MÉMOIRE.

Aujourd'hui j'ai essuyé tes larmes,

A l'issue d'une fête paillarde,

Tes hoquets couvraient tout le vacarme,

Et les rires de l'amitié bavarde.


On a bien ri, avant le mot de trop ;

Celui d'un sot saoul qui fait de l'esprit,

Au dépens de ceux qui ont le cœur gros,

Pour avoir perdu l'amour de leur vie.


Cette fois-ci ce fut le souvenir

De l'inoubliable amour disparu,

Qui, à la fin de la fête vint couvrir

De mélancolie notre coin de rue...


Le souvenir d'un bonheur intense,

Dont tu ne t'es pas encore relevé :

C'est histoire d'un amour qui commence,

Puis t'arrache le cœur sans t'achever.


Il nous fallut du temps, de l'amitié,

Pour sortir de l'abîme ton humeur ;

Après ton largage, sans aucune pitié,

Par une nymphe qui n'avait pas de cœur.


Te revoilà la proie d'un grand chagrin,

De ceux qu'on pêche au fil des verres ;

Tu as commencé la fête serein,

Tu rentres, le moral plus bas que terre.


Tu fends nos cœurs, mais c'est bon de pleurer ;

Les larmes rincent les plaies de l'âme,

Demain, tu n'auras plus qu'à l'essorer

Puis chercher l'oubli chez d'autres femmes.


Le chagrin ne tue personne ; l'important

C'est de pouvoir garder le goût d'aimer ;

Car tant qu'on est en vie et bien portant,

L'espoir fait qu'on n'abandonne jamais !

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 13:54
TANT QU'IL EST TEMPS...

TANT QU'IL EST TEMPS...

Il fait beau, il fait bon vivre et aimer,

Les jours ne sont que parfums et couleurs ;

A cheval entre le printemps et l'été,

La nature donne ce qu'elle a de meilleur.

Sortez, aimez-vous, donnez libre cours

A votre joie de vivre, à vos instincts ;

La seule certitude c'est ce jour,

L'après, quant à lui, reste incertain.

Placez haut la barre de vos espoirs,

Revoyez à la baisse votre orgueil ;

Votre bonheur a le ciel pour miroir,

Votre sourire n'en est que le seuil.

Jouissez de la vie, prenez du plaisir,

Faites vibrer votre cœur et votre corps ;

Ne prenez pas pas pour acquis le désir,

Ceux qui l'ont fait le regrettent encore.

Cette chair ardente qui réclame son dû

Perdra, avec le temps, de sa superbe,

Et quand ses chances auront été perdues,

Elle nourrira les vers et les herbes.

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10 mai 2015 7 10 /05 /mai /2015 17:30
FLEUR SAUVAGE

FLEUR SAUVAGE

Dans un pub, au centre de la ville éternelle,

Travaillait une fille triste et belle.

Dans son cas, la nature avait fait des prouesses,

L'ayant conçue pour être reine ou princesse.

Le facétieux sort en décida autrement ;

Elle ne connut qu'adversité et dénuement.

Les joyaux éveillent toujours les convoitises,

Et à leur vue, tous les appétit s'aiguisent.

Elle ne connut du grand amour que le pluriel,

Elle qui esprait n'en connaître qu'un mais réel.

Bien jeune, elle perdit toutes ses illusions

Sur les hommes, et baigna dans la confusion.

L'âge mûr la rattrapa avant la trentaine ;

Elle devint inaccessible et lointaine.

La belle et intelligente orchidée,

S'enferma derrière un sourire blindé,

Que l'on ne pouvait percevoir que sur ses traits,

Car ses longs cils gardaient son beau regard cloîtré.

Mais la mélancolie de son charme discret,

Poussait chacun à vouloir percer son secret.

Les années passaient et, maintenus en haleine,

Les fidèles noyaient dans les verres leurs peines.

Certains virent ainsi leurs flammes s'éteindre,

Avant qu'une de leurs flèches n'ait pu l'atteindre.

D'autres, de clins d’œils en soupirs mélancoliques,

Au fil des apéros, devinrent alcooliques.

Pendant ce temps là, elle continue, impassible,

A régner sur les cœurs de ces enfants terribles.

Ayant bien observé cette fleur, je me dis

Qu'elle prend sa revanche sur ces enfants maudits.

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9 mai 2015 6 09 /05 /mai /2015 23:10
LE RIRE BEAT DU CRÉTIN SATISFAIT

Je n’ai jamais peur des personnes intelligentes,
C’est la bêtise humaine qui me terrorise ;
Je trouve la suffisance des sots éprouvante
Et, en présence des crétins béats, j’entre en crise.

Quand un idiot s’amuse á faire de l’esprit,
Il faut tout de suite tirer sa révérence,
Parce qu’il suffirait tout juste qu’on en rie,
Pour qu’il dépasse les limites de la décence.

Les abrutis, ces derniers temps, prolifèrent ,
Ils forment des alliances contre la raison,
Et, en dépit du bon sens, leurs rangs prospèrent,
Leur nuisance s’étend á toutes les saisons.

Quand on a passé sa vie á les encaisser,
Il arrive un moment où on se cabre,
Et on n’est plus d’humeur á laisser passer
Leurs rires béats et leurs stupides palabres.

Si je réagis á la bêtise ambiante
Aujourd’hui, avec autant d’années de retard,
Après une attitude trop indulgente,
C’est que je n’en peux plus… J’en ai marre !

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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 23:59
LE RIRE BEAT DES CRETINS SATISFAITS

Je n’ai jamais peur des personnes intelligentes,
C’est la bêtise humaine qui me terrorise ;
Je trouve la suffisance des sots éprouvante
Et, en présence des crétins béats, j’entre en crise.

Quand un idiot s’amuse á faire de l’esprit,
Il faut tout de suite tirer sa révérence,
Parce qu’il suffirait tout juste qu’en en rie,
Pour qu’il dépasse les limites de la décence.

Les abrutis, ces derniers temps, prolifèrent ,
Ils forment des alliances contre la raison,
Et, en dépit du bon sens, leurs rangs prospèrent,
Leur nuisance s’étend á toutes les saisons.

Quand on a passé sa vie á les encaisser,
Il arrive un moment où on se cabre,
Et on n’est plus d’humeur á laisser passer
Leurs rires béats et leurs stupides palabres.

Si je réagis á la bêtise ambiante
Aujourd’hui, avec autant d’années de retard,
Après une attitude trop indulgente,
C’est que je n’en peux plus… J’en ai marre !

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2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 11:17
L’ÉQUATION AUX MILLE INCONNUES

L’ÉQUATION AUX MILLE INCONNUES

On ne meurt qu'une fois, vous diront certains,

Ne les croyez pas, on meurt bien souvent,

Victime des hypocrites, des mesquins,

Qui poignardent sous des airs innocents.

On meurt debout, quand ceux qui vous sourient,

Scient en douce la branche qui vous porte,

Et, dans votre chute, étouffent vos cris

Derrière une amitié qu'ils jurent forte.

Vous mourez, quand vous vous sentez perdus

Entre le miel des propos qu'on vous tient,

Et la fausseté des regards tordus

De ceux qui ne vous veulent aucun bien.

On meurt à côtoyer les nullités,

Ces petits pieds dans de grandes chaussures,

Dont les traits revendiquent la bonté,

Mais qui du dedans puent la moisissure.

On meurt chaque jour, à voir le monde

Dirigé par des médiocres suffisants,

Dont les répercussions des actes immondes,

Sont ressenties aux portes de nos maisons.

La mort vous guette jusque dans la profession,

Sous les traits de collègues désenchantés,

Dont les regards sont des condamnations,

Qui confondent raideur et dignité.

Elle est là, si vous n'y prenez garde,

Derrière chaque mot, chaque geste,

D'une confraternité bien bavarde,

Très prompte à retourner la veste.

Mourir n'est pas cesser de respirer,

C'est ne plus savoir à quoi s'en tenir,

Entre des mots qui visent à attirer

Et des desseins moches à faire frémir.

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 19:29
melancolie

Plus brûlante que le feu de ton départ,

Ton ombre voile mon horizon, taquine.

Je la sens chaque matin, chaque soir,

Planer sur mon quotidien en ruine.

Chaque coin, chaque pouce de mon corps,

Pleure ton absence et te réclame ;

J’exsude de partout, de chaque pore,

L'amour de toi, qui encore m'enflamme.

Je rebrousse le chemin de mes peurs,

Cherchant une cause à la rupture,

Mais dans les listes de mes erreurs,

Je n'en trouve pas une où tu figures.

Toi, mon autre moitié, mon âme sœur,

Je t'écris aujourd'hui, pour te dire,

Que de toutes les blessures de mon cœur,

Ton brusque départ reste la pire.

Il arrive que je me réveille,

Au milieu d'une étendue de bonheur,

Pour trouver ton nuage sur un soleil

Qui peine à retrouver son ardeur.

Premier amour connu, premier bébé,

Tu évoques la lumière du jour ;

Sans toi, même heureux, on l'est au rabais,

Aucun havre de paix n'a tes atours

Les années passent et, malgré le temps,

Tu restes ce cheveux dans le breuvage,

Qui vient me rappeler au fil des ans,

Que les amours folles n'ont pas d'âge.

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 11:10
FEU DE PAILLE

FEU DE PAILLE

Rodomontades, que tous nos projets...

Nos pas qui se perdent, dans les couloirs

D'une vie où l'on est simples sujets

Du leurre de vivre, nourris d'espoir.


Gâchis, nos journées noyées de sueur,

Pour déterrer le saint Graal... trimant dur,

Brûlant un présent truffé de bonheur,

En vue d'un hypothétique futur !


Ami, debout ! Étreins celui qui te souris,

Et vibre, avant qu'il ne soit trop tard !

Embrasse celle dont tu es épris,

Qui attend, avant qu'elle n'en aie marre !


Abandonne ton soporifique fauteuil

Et ton étouffante coquille, ce soir !

Ta vie n'est que portes, franchis-en les seuils !

Ton droit au bonheur est à faire valoir.

Réveille-toi, le bonheur c'est aujourd'hui ;

Demain c'est une toute autre histoire !

Ne passe pas à côté de ta vie

Et tes chances de vivre, sans les voir !


Détends-toi, souris, même malade,

Même les poches vides, le ventre creux !

Va vers la vie, ne reste pas en rade,

Fais ce que tu peux, pour être heureux !

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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 18:59
L'HISTOIRE NOUS RENDRA JUSTICE

L'HISTOIRE NOUS RENDRA JUSTICE

Quand l'absurde ne surprend plus personne,

Et que l'intox fabrique l'opinion ;

Que les grands pays mentent puis s'étonnent

D'être haïs par le reste des Nations ;

Quand l'empire de l'argent rend les gens fous,

Quand les puissants deviennent nuisibles,

Quand les pays riches profitent de nous

Et prennent nos ressources pour cible ;

Quand l’œil d'un gosse se pose sur le coulis

D'un joli gâteau qu'il ne peut avoir,

Sous le regard d'un père démoli,

Qui, en perdant son job, perd tout espoir.

Quand le pain des gosses les plus démunis,

Se heurte à l'ambition des plus fort,

Que conflits et catastrophes réunis,

Poussent les parias à fuir vers le Nord ;

Quand les manœuvres hideuses des plus forts

Mettent au monde de sinistres printemps,

Et que leurs desseins engendrent la mort

En masse, de nos femmes et enfants ;

Quand, comme vous, je suis scandalisé,

Par ces actes commis dans l'impunité,

Au nom de nos contrées martyrisées,

Je crie ma rage à la postérité.

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  • : RIEN DE CE QUE JE POSTE SUR CE BLOG N'EST PERSONNEL OU AUTOBIOGRAPHIQUE. CES POÈMES NE SONT QUE LE FRUIT DE L'OBSERVATION ET DE L'EMPATHIE...
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