11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 13:39

 

Un petit chaton aveugle d’un mois,

Trouvé errant au début de l’été,

Grandit et, avec lui, grandit la joie

De ma famille qui l’avait adopté.

 

Espiègle, il suivait nos bruits de pas

Et s’amusait à mordre nos orteils,

Lorsque nous lui apportons ses repas ;

Aucun son n’échappait à ses oreilles.

 

Il devenait beau et très attachant,

Rompant la monotonie notoire ;

Je n’avais rien connu de plus touchant

Que de le voir marquer son territoire.

 

Il apprenait vite, en se cognant

A chaque meuble, à chaque objet ;

Jamais on ne le vit se résignant,

Face au mal dont il était affligé.

 

Il était admirable, ce chaton,

Au point de pouvoir faire illusion,

Car qui le verrait à nos pieds, sautant,

Ne croirait pas qu’il manque de vision.

 

Il m’accompagnait à chaque matin

Jusqu’au portail, au moment de sortir,

Puis retournait jouer dans le jardin,

Avide d’apprendre et de sentir.

 

Jusqu’au jour où, en quittant la maison,

Loin de me douter qu’il allait me suivre,

La voiture du voisin eut raison

De son inextinguible soif de vivre.

 

Le sort, cruel, se nourrit des larmes

De ceux d’entre nous qu’il prend pour cible ;

Contre lui, nous n’avons aucune arme,

Ses coups ont souvent un impact terrible.

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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 18:10

 

Chère amie de l’autre bout du monde,

On se démène sans arrêt, on court,

Mais comme la terre reste ronde,

A terme, on en fait vite le tour.

 

Et on se retrouve dans sa chambre,

La soif de découverte étanchée,

En proie à l’engourdissement des membres,

A sa fenêtre, rêvant seul, retranché.

 

Ma mie, on part toujours chercher très loin

Ce qu’on a souvent juste sous les yeux ;

Croyant l’avoir trouvé, on se sent bien

Et, au fil des recherches, on se fait vieux.

 

L’être humain enjambe des merveilles

Prises pour acquises et va ailleurs

Puiser dans les fonds d’autres bouteilles

De quoi vaincre de séculaires peurs.

 

Ces vérités, je te les dis à moi,

Comme tu aurais pu me te les dire,

A tes nombreux moments de grand émoi

Face à la fatalité de vieillir.

 

Baissons les yeux, l’horizon est lointain,

Et admirons la couleur des choses

Qui, peu à peu, sous notre nez s’éteint

Reléguant au végétal les roses.

 

Pourquoi s’essouffler une vie durant

A tenter de décrocher la lune,

Si c’est pour comprendre, avec le temps,

Qu’on s’est décarcassé pour des prunes ?

 

L’air, à deux pas, est plus respirable

Et nos sentiers battus sont plus porteurs

Même si ça peut paraitre incroyable,

Pour ceux qui se fient aux vernis menteurs.

 

Si je pouvais faire à reculons

Quelques uns des nombreux parcours trompeurs,

J’emprunterais les chemins les moins longs

Et n’écouterais que la voix du cœur.

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 19:51

 

Tu as vécu sans aucun scrupule,

Sans nulle pitié et sans vergogne.

Tu as abusé tous les crédules

Et été avec tous une vraie charogne ;

 

Tu n’as fait abstraction de toi-même

Que face au plus puissants du moment.

Tu as été pour le faible un problème

Et dans la vie un as du louvoiement ;

 

Tu as sévi toute langue dehors,

Salissant toutes les réputations.

Dans les coulisses tu cries à la mort

Et prône en public la conciliation.

 

L’amitié fausse et l’amour menteur,

Ceux qui t’ont cru l’ont souvent regretté ;

Tu parles d’amour la main sur le cœur,

Pour avoir ce que tu as convoité.

 

Tu fus pour autrui une pénitence

Car tu n’es capable que du pire,

A présent, en proie à la souffrance,

Tu es brisé par la peur de mourir.

 

Comme tout vivant, on est périssable.

Si on vit en gardant ça à l’esprit,

Le jour où il faut quitter la table,

On est serein, car nullement surpris.

 

Aujourd’hui, autour du lit des adieux,

Avant l’heure des derniers sacrements,

Certains sont là pour rendre grâce à Dieu,

D’autres pour tirer des enseignements.

 

Que ceux qui ne t’ont connu qu’infâme

Et ont assez de bonté dans le cœur,

Prient sans retenue pour ton âme,

Dans ce combat où nul ne sort vainqueur.

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31 août 2018 5 31 /08 /août /2018 12:57

 

Le miroir lui renvoie l’image d’un vieux
Dont l’avenir est bien loin derrière ;
Pourtant, des rêves, il en a plein les yeux,
Et une jeunesse qui date d’hier.

Dans sa tête, il vous battrait en course
Et vous coifferait en tout au poteau ;
De la joie de vivre il est la source,
Ayant goûté aux crus des bons coteaux.

Mais il sait que de la coupe aux lèvres,
Désormais, il y a la distance.
Quand les articulations s'enfièvrent,
Elles vous clouent au banc de la souffrance.

Il voudrait être de toutes les fêtes,
De toutes bombances, de toutes orgies ;
Encore faut-il que le corps s’y prête,
Et qu’il puisse trouver de l’énergie.

Lorsque son regard croise la beauté,
Son vieux cœur romantique frétille,
Mais souvent la forme et la santé
L’obligent à rester dans sa coquille.

Face à la jeunesse, il détonne,
Tel un fruit trop mûr parmi ceux fermes ;
Il évoque une feuille d’automne
Parmi des bourgeons, lui qui est à terme.

C’est moins avancer en âge qui blesse,
Que les regards dressés pour exclure 
Celui dont l’esprit bohème paresse
Au mépris du temps et ses éraflures.

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29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 17:35

 

Les nobles valeurs n’ont plus cours,

Les forts abusent de leur puissance.

Ils nous dépouillent en plein jour 

Et rivalisent d’indécence.

 

Les nantis pillent nos ressources ;

Ils nous affament puis plaident,

La main toujours dans nos bourses,

Pour que les autres nous aident.

 

Les politiques sont otages

Des lobbies et du Capital ;

Nos leaders n’ont plus le courage

De contrer ces sources du mal.

 

Impuissants, ils laissent faire

Les grands Trusts pharmaceutiques,

Les empoisonneurs de la Terre

Et l’ordre monétaire inique.

 

Pendant ce temps-là, le monde

Voit disparaître les espèces ;

Celles qui restent, moribondes,

Vivent en état de détresse.

 

Que peut faire la dépouille

Entre les mains du fossoyeur ?

Elle ne peut mourir de trouille,

Puisque son âme est ailleurs.

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24 août 2018 5 24 /08 /août /2018 12:22

 

Rien n’est plus triste qu’un jour de fête,

Si les personnes aimées sont mortes

Et qu’on est seul, l’oreille qui guette,

Le moindre bruit, derrière sa porte.

 

Les proches, un à un, vont disparaître,

Notre mémoire… les propres enfants

Auxquels on a consacré tout son être,

Vous oublient une fois devenus grands.

 

Un vieil oncle qui vivait solitaire,

Auquel je rendais parfois visite,

Avait cessé de sortir prendre l’air,

Ses forces s’étant beaucoup réduites.

 

Il ne sortait qu’une fois par semaine,

Aidé par un voisin charitable,

Et remontait l’escalier avec peine,

Ses jambes devenant très peu fiables.

 

Je le trouvai, en ce jour de liesse,

Les yeux gonflés, pour avoir trop pleuré

D’être livré seul à la vieillesse,

Et aux affres qu’elle fait endurer.

 

Il n’en voulait même pas à ses fils

D’avoir réduit aux moyens virtuels,

Les étreintes dues pour ses sacrifices,

Laissant s’installer l’oubli graduel.

 

Ne laissons pas mourir en nous l’humain,

Gardons les portes de nos cœurs ouvertes ;

Ceux qui attendent qu’on leur tende la main,

Sont ceux par qui la vie nous fut offerte.

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13 août 2018 1 13 /08 /août /2018 18:50

 

Un oisif dont la vie dérive,

Adossé à un mur, debout,

Fixait une fourmi qui active,

En rêvant de femmes et de sous…

 

Un paresseux bien de chez nous,

De ces jeunes nés pour se plaindre,

Qui prolifèrent un peu partout,

Desquels le pire est à craindre…

 

Un « hitiste »* gobelet en main,

Couvait le café de la honte,

De ceux qui ratent tous les trains

Et se cherchent une rente.

 

Un lève tard plein de haine,

Parce que né sans richesse,

D’un père qui fait de la peine,

Que la pauvreté tient en laisse.

 

Un recalé des études,

Au lieu d’apprendre un métier,

Raconte que la vie est rude

Et en veut au monde entier.

 

Ces jeunes délinquants en herbe,

Qui rendent nos rues moins sûres,

Sont violents même dans le verbe,

Et dans leurs pensées sont impurs.

 

Ces guetteurs ne décollent le dos,

De leurs pans de murs favoris,

Que contraint par la météo

Ou par des pieds endoloris.

 

Lorsque la faim se fit sentir,

Notre oisive progéniture,

Ne put s’empêcher de sévir

Contre la petite créature.

 

Le regard torve, il se permit

De verser le reste du gobelet

Sur notre petite fourmi,

Juste avant de s’en aller.

--------------

*Hitiste: chomeur adosé au mur (hit, en arabe).

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10 août 2018 5 10 /08 /août /2018 17:28

 

Une femme, ça n’a pas d’âge ;

Ça a toujours l’âge des fleurs.

La beauté ça se partage ;

Ne voilez pas les jolis cœurs !

 

La beauté inspire le respect,

N’offensez pas la création,

En posant des regards suspects

Sur cette source de passion.

 

Admiratifs, les silences,

Provoqués par la beauté,

Sont une forme d’éloquence,

Pour l’homme qui a du doigté.

 

La nature fut faite belle

Pour le plaisir de nos regards ;

Ce qui est beau est immortel

Et mérite tous nos égards.

 

Aimer vivre en chaque femme,

A se bruler de bout en bout ;

Ranimer en elle sa flamme,

Quitte à en mourir debout.

 

Ouvrir en cette synthèse

De toutes les fois et temples,

Une sublime parenthèse,

Puis mourir, à titre d’exemple.

 

Au temple de la tendresse

Que la femme personnifie,

Expirer sous les caresses

Le sourire figé, en défi.

 

Adorer Eve comme Adam,

Le père de toutes les nations,

Quitte à en sortir perdant,

Comme lui, victime de sa passion.

 

Aimer la beauté et mourir ;

Après tout on ne vit qu’une fois.

Mourir pour son propre plaisir,

Devrait être l’unique choix.

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31 juillet 2018 2 31 /07 /juillet /2018 13:00

 

Femme, tu te renouvelles,

Tu as tout pour nous surprendre,

Tu sais être autrement belle,

Et couver ton feu sous la cendre.

 

Ton regard est tellement doux,

Qu’on aimerait bien s’y vautrer,

Et ton sourire peut rendre fou

Qui viendrait à te rencontrer.

 

Fillette, tu nous promets la femme,

Et bien du plaisir pour les yeux ;

Tu es pour l’amour une réclame,

Et un hommage à l’œuvre de Dieu.

 

Belle, au grand dam des hommes,

Tu t’imposes, incontournable,

Indispensable à leurs royaumes,

Vitale présence à leurs tables.

 

Ce matin là, c’était ma pause,

La journée commençait à peine,

Quand, en format bouton de rose,

Je te vis passer sereine.

 

Ado, mais déjà femme en herbe,

Tu promettais bien des souffrances,

Avec ta dégaine superbe,

Aux cœurs dépourvus d’endurance.

 

Tu avais l’âge de mes enfants,

Mais tu semblais née pour régner ;

Je te vois très bien triomphant

Du jeune homme qu’est mon aîné.

 

A sa place je pourrais fondre

Tel du beurre sur un toast chaud,

Et sans résistance me rendre

Avant le moindre de tes assauts.

 

Mais ceux comme moi sont dépassés ;

Qui se soucie des romantiques,

A l’ère des étreintes pressées,

Et de sèches pannes phalliques ?

 

Lassées, les belles se tatouent,

Et peu à peu se dénudent,

Pour plaire aux mâles qui se la jouent

Mais prennent de sales habitudes.

 

Vas-y mollo, petite fleur,

Les chevaliers ont fait leur temps ;

L’homme moderne brise les cœurs

Et prive les fleurs de printemps.

 

Cela fend le cœur de penser

Qu’une tendre fleur pareille,

Puisse un jour finir défoncée,

Entre mégots et bouteilles.

 

Si c’est ça qui doit m’inspirer,

Alors écrire des poèmes,

Pour des roses dénaturées,

Me poserait un vrai problème.

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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 11:29

 

Quand vous sentez s'installer le vide

Soudainement sur votre quotidien,

Les grimaces multiplient les rides,

Alors souriez, ça vous fera du bien.

 

Ne restez pas seul à ronger vos freins,

Donnez-moi un coup de fil et j'accours,

Et si, par malheur, je me trouve loin,

Appelez d'autres amis au secours.

 

Les problèmes surviennent quand on reste

Campé sur son orgueil à attendre

Que ce soit l'autre qui se manifeste,

Laissant la déprime nous surprendre.

 

Quel mal peut-il y avoir à faiblir,

Lorsque l'épreuve s'installe dans la durée ;

Personne ne peut s'auto suffire,

L'amitié peut aider à assurer.

 

Autour de la table des retrouvailles,

Il est toujours plus facile de noyer

Les ennuis de santé ou de travail,

Plutôt que les porter seul et ployer.

 

Je l'ai déjà dit et je le répète,

Sortez de vos trous, dehors l'air est frais,

Trêve d'écrans, relevez la tête,

La vie est dehors, pour peu qu'on soit prêt.

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