Qu'est-ce que je fais, à cette table?
Je noie une âme qui ne sait quoi faire.
Sans les romances et sans les fables,
Et qui se retrouve sans repères !
J'en veux un peu à cette école
Où on m'a fait faire mes humanités,
Qui a rempli ma tête d'idées folles
Puis m'a livré à la réalité.
La vertu l'emporte sur le vice,
M'a-t-on répété des années durant,
Dans un monde qui peu à peu glisse
Sous la coupe des peu scrupuleux « grands ».
Les mêmes grands qui nous font la morale
Et prétendent exporter des valeurs,
Sévissent à tour de bras et trouvent normal
De nous piller et de semer la peur.
Combat le mal et fait toujours du bien !
Recommandait mon père, convaincu
D'être dans le vrai, en tenant ma main ;
Que penserait-il, s'il avait survécu ?
Qui aurait cru que, pour la croissance,
Des civilisés deviendraient des brutes,
Qu'ils abuseraient de leurs puissances
Pour faire de nos richesses leur but ?
Les scenarii auxquels on assiste
Ne laissent aucune place au doute ;
Le sang coule mais les grands persistent,
Perpétuant de macabres joutes.
Après ça, est-il possible de croire
Que l'espoir puisse encore renaître
De nos ruines et notre désespoir,
Après tous ces coups portés en traître !