7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 16:55
AMI D'ENFANCE

Loin de la terre où tu vis le jour,

Assis face à la mer tu fais le point,

Pesant tous les contre et tous les pour,

De ton autre rive qui n’est pas loin.

Un jour, tu as dû la quitter, contraint

Par la force des choses et la peur,

La guerre vint séparer nos chemins

Et réduire au silence nos cœurs.

Même si le temps rend tes souvenirs flous,

Les départs forcés sont toujours pénibles ;

La nostalgie peut parfois rendre fou,

Quand l’exil est l'unique option possible.

On se ramasse, on reprend son élan,

Et peu à peu, de galère en galère,

On enterre ses précieux rêves d’enfant

Avec les souvenirs qui vous sont chers.

Devenu pied noir, au pays d'accueil,

Ce quolibet vint gonfler ta rage,

Il fut l'estocade pour ton orgueil

Blessé en quittant l'autre rivage.

Tu sais bien que tes pieds n'ont rien de noir ;

Reviens, nous panserons tes blessures.

Ensemble, nous relancerons l’espoir

Et repartirons sur des bases sûres.

Il n’y a de noir que ce que tu broies ;

L'Histoire se chargera de tout blanchir

Et les souvenirs sous lesquels on ploies,

Finiront bien un jour par resplendir.

Relève-toi et écoute ton cœur ;

Viens te replonger dans ton terreau.

Le temps n’est désormais plus à la peur.

Le retour... il n'y a rien de plus beau!

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commentaires

Ô
Tes poèmes m'émeuvent bien souvent et celui-ci en fait parti. Je lui souhaite à ton ami qu'il vienne se replonger dans son terreau.<br /> Belle photo d'Alger, y voit-on ton habitation ?<br /> Bisous bisous
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