Pour chaque être, il y a quelque part,
Une moitié complémentaire, vitale,
Une partie de soi, un fragment épars,
Qui complète, sans être congénital.
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On ne ménage rien, pour le trouver,
Ni jeunesse, ni santé, ni fortune;
Les âmes seules ne font qu'en rêver,
En prenant pour témoin le clair de lune.
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Aucun beau livre ne peut être écrit,
Sans la lumière de quelques beaux yeux;
Les complaintes, les larmes et les cris,
Racontent le mal de n'être pas deux.
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Peut importent souffrances et fatigues,
S'il y a l'amour au bout du chemin;
On brave les coups bas, les intrigues,
Pour peu que l'élu vous tende la main.
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On emprunte le long chemin du cœur,
Avec pour seul phare ses battements;
Il n'est jamais complet, notre bonheur,
Qu'une fois couplés l'amante et l'amant.
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Nous avons tous de l'amour à donner,
Même ceux dont la vie a fait des aigris;
Sans amour, on ne peut que se faner.
Privé de tendresse, le cœur se tarit.