11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 13:39

 

Un petit chaton aveugle d’un mois,

Trouvé errant au début de l’été,

Grandit et, avec lui, grandit la joie

De ma famille qui l’avait adopté.

 

Espiègle, il suivait nos bruits de pas

Et s’amusait à mordre nos orteils,

Lorsque nous lui apportons ses repas ;

Aucun son n’échappait à ses oreilles.

 

Il devenait beau et très attachant,

Rompant la monotonie notoire ;

Je n’avais rien connu de plus touchant

Que de le voir marquer son territoire.

 

Il apprenait vite, en se cognant

A chaque meuble, à chaque objet ;

Jamais on ne le vit se résignant,

Face au mal dont il était affligé.

 

Il était admirable, ce chaton,

Au point de pouvoir faire illusion,

Car qui le verrait à nos pieds, sautant,

Ne croirait pas qu’il manque de vision.

 

Il m’accompagnait à chaque matin

Jusqu’au portail, au moment de sortir,

Puis retournait jouer dans le jardin,

Avide d’apprendre et de sentir.

 

Jusqu’au jour où, en quittant la maison,

Loin de me douter qu’il allait me suivre,

La voiture du voisin eut raison

De son inextinguible soif de vivre.

 

Le sort, cruel, se nourrit des larmes

De ceux d’entre nous qu’il prend pour cible ;

Contre lui, nous n’avons aucune arme,

Ses coups ont souvent un impact terrible.

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