Mon Algérie, pays des merveilles,
Mais aussi des grandes convoitises
Et des appétits qu’elle réveille
Chez ceux qui ne la voient que conquise.
Terre d’accueil, qui ne voit l’arrivant
Que comme un hôte à honorer,
Hélas, nombre de ses hôtes, souvent,
S’incrustent en maîtres auto déclarés.
Il a fallu, à maintes reprises,
Prendre les armes, afin d’enseigner
Aux malappris les leçons non apprises
Puis à la porte les raccompagner.
Terre des braves que rien ne soumet,
Malgré les invasions successives,
Qui mit en déroute de grandes armées
Mais pas la caste cupide et agressive.
Celle-ci, outre l’école et les mœurs,
S’attèle à saper notre dignité ;
Elle déploie son armée de voleurs
Dans chaque village, chaque cité.
Elle se constitue une clientèle
Parmi les médiocres et les corrompus,
Et jure par les zaouïas que sans elle
Le calme retrouvé va être rompu.
Elle ne mérite pas cette pénitence,
Ma pauvre Algérie de tous les martyrs,
Une jument racée sans défense
Livrée à tous les mulets et hamirs*.
Sans ces nuls, une telle génitrice,
Livrée à des étalons, donnerait
Une digne descendance de fils
Au lieu de ce ramassis de tarés.
Hélas, tels les brasiers crépitant,
Les meilleures des matrices, parfois,
N’engendrent que de la cendre, pour enfants,
Et finissent montrées du bout du doigt.