La vie est belle… encore plus au Sud ;
Elle vaut vraiment la peine d’être vécue,
Même si elle ne sert que de prélude
A une scène où l’homme finit vaincu.
Dans un paysage rouge et or,
Avec un vaste ciel pour dôme,
Le Sahara apaise puis endort
Peu à peu la méfiance des hommes.
Suspendu au dessus du sable, le temps
Endort aussi, discrètement, les dunes,
Jouant de la flûte insoumise du vent,
Pour les déplacer plus loin une à une.
Ainsi, il égare les voyageurs,
En les reposant ailleurs intactes,
Tel un habile prestidigitateur,
Qui déplace sous nos yeux les cartes.
Sur ce schéma, la vie en fait autant.
Ayant fait avec le temps un pacte ;
Elle nous séduit puis s’en va nous quittant,
Indifférente aux rangs et aux actes.
Entretemps, nous autres, pauvres mortels,
On se débat et on se déchire,
Oubliant que personne n’est éternel,
Puis on pleure, au moment de partir.