à un ami basé à Paris, qui se reconnaîtra peut-être...
Sous d’autres cieux il va, en quête du bonheur
Auquel il n’a pas droit dans son propre pays ;
La liberté et la joie, chères à son cœur,
Sont des aspirations que les siens ont trahies.
Suivant une voie qui mène il ne sait où,
Il fonce droit devant, se fuyant à lui-même,
Perdu dans les dédales de ses rêves fous
Et des craintes qui dans sa tête essaiment.
Il ploie sous le poids des innombrables rêves
Qui ne semblent pas prêts de se réaliser ;
Il est épuisé par la traque sans trêve
D’une paix intérieure jamais concrétisée.
Il est partout étranger, même sur sa terre,
Car il refuse de s’asseoir entre deux chaises ;
Il dois déranger en respirant le même air
Que ceux dont les regards mettent mal à l’aise.
Le spleen règne en maître sur son être rejeté
Qui, en exil, peine à se sentir chez soi.
Il ignore ce qui en lui peut rebuter
Et faire qu’il se heurte à autant de froid.
Il va, rasant les murs, soucieux de ménager
La susceptibilité de qui le rejette.
Parfois il a même l’impression qu’on l’a jugé
Inaccessible aux souffrances muettes.
On a tous au moins une fois été étranger,
Et qui ne l’a pas été peut un jour l’être ;
Nul n’est à l’abri de la faim ou du danger ;
C’est Dieu qui en décide ; il est seul maître !