Toi, petite rose sans jardinier,
Toi, prompte à pardonner les offenses,
Toi, dont le cœur n’est jamais rancunier,
Toi, qui renais toujours de tes souffrances…
Piégée par les néons et le vacarme,
Tu fermes les yeux et repars à nouveau,
Puis reviens, pleurant à chaudes larmes,
La vie ne faisant jamais de cadeau.
J’admire en toi ta force de croire
Que le bonheur est toujours au tournant,
Mais je souffre encore plus de te voir
Revenir à chaque fois en pleurant.
Tu vas à la vie bras et cœur ouverts.
Ta bonté et ton sourire spontané
Mettent ainsi ton âme à découvert,
Dans un temps qui ne sait pas pardonner.
Ta force, c’est ta faiblesse de penser,
Que chaque pluie peut cacher le beau temps,
Tu caresses le rêve insensé,
De voir changer les choses et les gens.
A peine à terre, tu te relèves,
Prête à sourire à l’adversité,
Forte de ton admirable rêve,
De rendre meilleure l’humanité.
Telle une vague inlassable,
Qui vient se briser contre le rocher,
Tu le réduis peu à peu en sable,
Multipliant caresses et touchers.
Dois-je t’admirer ou bien te plaindre,
Toi, moitié larmes moitié sourire ?
Dois-je te protéger ou te craindre,
Toi qui vois le meilleur dans le pire ?
Se peut-il que ceux par qui tu souffres,
Soient aveugles à autant de bonté ?
Se peut-il que leurs cœurs soient des gouffres
Dont les fonds sont dénués de clarté ?