Sous les néons des villes, en fin de semaine,
Des couples tranquilles en marée humaine,
Ecument les boites, en quête de détente,
Le front et les mains moites, ils crient, et chantent
Portés par des D.J, dont la musique affole,
Et booste l’énergie de leurs carcasses molles.
Les assourdissants cocktails de sons déchirent ;
Leurs cœurs frémissants et leurs âmes qui soupirent.
Les notes déployées chamboulent leurs êtres,
Les font tournoyer et gonflent leurs tensiomètres.
Des salles pleines de gens jusque là inertes,
Venus noyer leurs peines, meubler des vies désertes,
S’animent sous les spots, mues par le tonnerre
Et les degrés qui flottent dans de énièmes verres.
Puis les soirées s’allongent et les idées se brouillent,
Alors les humeurs changent et les langues bafouillent.
On retourne chez soi, plus seuls qu’à l’arrivée,
Au p’tit matin qui déçoit et fait dériver
Vers des gestes d’hier, à répliquer demain,
N’ayant au fond des verres noyé que du chagrin.
On aura eu le mérite d’avoir fait l’effort
De franchir nos limites, pendant qu’autrui dort,
Pour fuir la routine qui use à petit feu
Installant la patine qui donne l’aspect du vieux.
L’échec mène au succès, et vaut mieux qu’attendre ;
Qui tente trouve l’accès vers des plaisirs à prendre.
Qui par contre s’applique à cultiver l’attente,
Acquiert un sens critique mais va vers la mort lente !