Il y a des journées où ma muse,
De guerre lasse soupire et s’endort,
D’autres où, taquine, elle abuse
Des figures de style et des métaphores.
Aujourd’hui, elle penche pour la tendresse
Et fait défiler les jolis regards
Des dames angéliques qui m’intéressent,
Où celles qui alimentent mon espoir.
Je suis un captif soumis et facile,
Il suffit de peu, pour me faire planer,
Un regard lascif, un battement de cils,
Peut me rendre heureux ou me condamner.
La beauté m’inspire et me fait fondre ;
Je suis un cœur tendre et vulnérable,
Prompt à aimer et prêt à se rendre,
Lorsque la dame de cœur est aimable.
Être né amoureux, c’est un défaut
Que j’élève au rang de qualité ;
Les regards sont ma croix, mon échafaud,
Mais mon courage n’est que velléité.
Mes principales idylles sont celles
Où le mérite de l’initiative
Est souvent à attribuer aux belles,
Excédées par mon attitude passive.
Aimer pour aimer, c’est ma raison d’être ;
Qu’y puis-je ? Les regards me font vibrer.
Qui, comme moi, a le malheur de naître
Épris, vit avec le cœur délabré.