Un oisif dont la vie dérive,
Adossé à un mur, debout,
Fixait une fourmi qui active,
En rêvant de femmes et de sous…
Un paresseux bien de chez nous,
De ces jeunes nés pour se plaindre,
Qui prolifèrent un peu partout,
Desquels le pire est à craindre…
Un « hitiste »* gobelet en main,
Couvait le café de la honte,
De ceux qui ratent tous les trains
Et se cherchent une rente.
Un lève tard plein de haine,
Parce que né sans richesse,
D’un père qui fait de la peine,
Que la pauvreté tient en laisse.
Un recalé des études,
Au lieu d’apprendre un métier,
Raconte que la vie est rude
Et en veut au monde entier.
Ces jeunes délinquants en herbe,
Qui rendent nos rues moins sûres,
Sont violents même dans le verbe,
Et dans leurs pensées sont impurs.
Ces guetteurs ne décollent le dos,
De leurs pans de murs favoris,
Que contraint par la météo
Ou par des pieds endoloris.
Lorsque la faim se fit sentir,
Notre oisive progéniture,
Ne put s’empêcher de sévir
Contre la petite créature.
Le regard torve, il se permit
De verser le reste du gobelet
Sur notre petite fourmi,
Juste avant de s’en aller.
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*Hitiste: chomeur adosé au mur (hit, en arabe).