Un air de musique entraînant,
Plongea le regard et l’esprit,
Dans des souvenirs déchirants
Dont l’évocation attendrit.
Il est des moments bien à nous,
Qui restent pris dans le passé,
Ceux plus tendres, plus chers, plus fous…
Ceux qu’on ne fait que ressasser.
Il a suffi d’un simple fragment de souvenir,
Un simple air sur lequel on a tant dansé,
Pour que la rosée que le cœur peut contenir
Se dépose, brouillant le fond de la pensée.
Les images défilaient telles des pincements
Qui laissent des bleus à l’âme en rangs serrés,
A chaque note, à chaque balancement,
Sur un cœur qui n’en finit pas d’être lacéré.
Comment survivre à certaines images,
Dont la couleur et la force vous ont porté
Bien haut, de bonheur, au-delà des nuages,
Là où jeunesse rime toujours avec beauté ?
Les âmes sensibles, se coltinent la mémoire
Une vie durant, comme on porte sa croix,
Elles la gardent en vie comme dans un mouroir
Pour la revisiter lorsque le cœur a froid.