Toi qui, comme moi, a connu la faiblesse,
Face aux grandes tentations qui t'entourent ;
Toi qui a parfois cru aux fausses promesses,
Des manipulateurs experts en mots d'amour...
Toi dont les intentions ont toujours été bonnes,
Mais qui a parfois fait du tort sans le savoir ;
Toi qui peine à suivre ce que la vertu prône,
Et qui crois que ta place est au purgatoire...
Toi qui traverse la vie en rasant les murs,
Convaincu par les dévots d'aller en enfer ;
Toi qui fuit le regard du prêcheur aux mots durs,
Et de ceux qui parlent au nom de Dieu sur terre...
Toi, le pauvre bougre, qui pèse tout ce qu'il dit,
Par crainte des foudres des moralisateurs ;
Toi qui à force de te heurter aux interdits,
Traîne la mine coupable de celui qui a peur...
Sache que ton Créateur est Miséricorde,
Et qu'à ceux qui l'adorent il peut pardonner
Les égarements, n'en déplaise aux hordes,
Qui prêchent en son nom mais n'ont rien à donner.
Dieu est plus clément que ceux qui postillonnent
Dans les confessionnels et du haut des minbars ;
Il n'a souvent rien à voir avec ce qu'ils prônent,
Et réprouverait les propos de ces bavards !
Les harangues de ces bigots, pleins de haine
Pour les créatures soupçonnées de bonheur,
Invoquent une pénitence certaine,
Et la colère divine contre tout pécheur.
Si certains humains avaient les clés de l'enfer,
Et le pouvoir d'en user et d'en abuser,
Ils n'auraient ménagé personne sur terre
Et nous y auraient fait rôtir pour s'amuser.