Des hommes, elle en a connus, cette femme.
Certains pour survivre, d’autres pour espérer.
Sa vie oscilla entre idylles et drames,
En bref, elle n’a rien fait d’autre que galérer.
Elle avait accueilli chaque jour avec l’espoir
Que dans les sourires qui croisaient son chemin
Il y en aurait un qui lui ferait croire
Que les chansons d’amour ne sont pas que refrains.
Chaque main qui s’était tendue vers sa fraîcheur,
Etait appuyée par des yeux pleins de promesses,
Auxquelles ne peut résister un tendre cœur,
Encore exposé aux erreurs de jeunesse.
Elle alla ainsi d’espoir en déconfiture,
Tantôt croyant vivre le grand amour promis,
Tantôt exposant son cœur aux déchirures
Cruelles, desquelles il ne s’est jamais remis.
Chaque sourire d’enfant, sur son passage,
Chaque couple qui s’embrasse sur sa route,
Lui laissent dans le cœur de profonds sillages,
Où, au lieu du bonheur, s’incruste le doute.
Qu’a-t-elle fait, dans sa vie, quelle pénitence,
Doit-elle purger ? Jusqu’à quand doit-elle lutter,
Pour pouvoir, elle aussi saisir sa chance,
Et conjuguer au pluriel l’acte d’exister ?
La vie est belle, dit-on, mais est-ce qu’il est vrai
Qu’après les nuages viennent les éclaircies ?
Qu’après n’avoir eu pour récolte que l’ivraie,
On aura une moisson de bon grain réussie ?
Elle ne sait que faire, elle ne sait que dire.
Jusqu’ici son expérience et son parcours,
Ont tenu beaucoup moins du meilleur que du pire,
Puisqu’aucun de ses rêves n’a pu voir le jour.