24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 08:27
MEME UN CLOWN EN PLEURERAIT

C'est moi le clown, l'ami de vos enfants ;

Ne vous fiez pas aux apparences.

Si vous me voyez rire tout le temps,

C'est mon seul moyen de subsistance.

Comme vous, j'ai un cœur et des problèmes,

Et suis sujet aux accès de tristesse,

Mais pour voir rire vos petits, que j'aime,

Je vis dans une feinte allégresse.

Vous conviendrez qu'on va de mal en pire,

Dans ce monde de toutes les folies,

Et qu'il n'y a vraiment pas de quoi rire,

Quand on voit toutes ces anomalies.

Mais ces petits innocents n'ont rien fait,

Pour que je leur montre ma mélancolie.

Qu'ils rient ; leurs désirs seront satisfaits !

A force d'en rire, mes peines s'oublient.

Ne pouvant pas changer l'ordre des choses,

J'habille de joie l'horreur que je vois nue ;

Je suis faible pour tout remettre en cause,

Alors que le spectacle continue !

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15 août 2015 6 15 /08 /août /2015 12:06
NOS SOUVENIRS NOUS SURVIVENT

Elle sortait d’une douloureuse aventure,

De celles qui marquent le plus profond de l’être.

Elle croyait être tombée sur un amour sûr

Et une âme sœur qu’elle pensait bien connaître.

Elle se sentait vidée de sa substance,

Au sortir d’un tendre rêve les yeux ouverts.

Elle connut l’amour fou, avant l’inconstance,

Puis l’indifférence et maints autres revers.

Elle réapprenait peu à peu à vivre,

Mais l’apprentissage était difficile.

Une romance digne du plus beau livre

Qui finit mal, ne vous laisse pas tranquille.

Chaque souvenir qui revient à la surface,

Fait remonter avec lui trop d’amertume.

Chaque image, chaque lieu, chaque place,

Ressuscite le couple et ses coutumes.

Elle avait enfin commencé à sortir

Dans l’espoir d’échapper un jour à cet enfer

Qu’est le repli, à ressasser les souvenirs,

Et à se dire qu’elle aurait pu mieux faire.

Avec une amie, elle avait accepté

D’aller à la pendaison d’une crémaillère.

Elle était disposée à se faire inviter

Partout, pourvu qu’elle laisse le passé derrière.

Ce jour là, arrivée à la résidence,

Un air incendiaire l’accueillit à l’entrée.

C’était la chanson de sa première danse

Avec le premier homme qu’elle avait aimé.

Elle sentit que sa tête allait éclater.

Les blessures qu’elle s’efforçait de panser,

De nouveau ouvertes, se mettaient à suinter,

Avec cet air sur lequel elle avait dansé.

Arrêtez cette musique, elle me déchire !

Cet air que j’adorais fait souffrir mon âme.

Sur ces belles notes, tout mon être chavire ;

Elles viennent attiser de bien tristes flammes.

De grâce, ma sensibilité est à vif

Et mes glandes lacrymales se sont taries !

Les souvenirs remontent et se rebiffent ;

Ils ravivent des plaies que je croyais guéries.

Inexorable, le destin se joue de nous.

Les cœurs tendres ou meurtris, il n’en a cure.

Il les porte aux nues puis les traîne dans la boue

Et livre leurs rêves à la moisissure.

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8 août 2015 6 08 /08 /août /2015 12:43
J'AVOUE...

Vous est-il arrivé, face aux choses belles,

Et aux nombreux pièges divinement tendus,

De lever la tête, impuissant, vers le ciel,

Comme pour implorer que justice soit rendue ?

Vous est-il arrivé de croiser des regards

Dont il est difficile de détacher les yeux ?

N'avez-vous pas quelque fois caressé l'espoir

De renaître, avec l'aube et l'horizon en feu ?

… De rattraper toutes les occasions, ratées

Par timidité ou par simple maladresse,

Puis en vivre chaque instant, sans vous hâter,

Afin d'en jouir pleinement jusqu'à l'ivresse ?

Qui peut soutenir que, face aux tentations,

Il peut rester de glace et suivre le chemin

Dicté par la vertu, au mépris des passions

Et des rêves qui hantent les êtres humains ?

Du haut de ces vers, j'avoue des pensées coupables,

Quand, pris dans les filets des jolis sourires,

Je m'évade vers des quotidiens plus durables,

Où les rêves ont une chance de s'épanouir.

J'avoue mes regrets, chaque fois qu'une belle

Sourit, lascive, le regard plein de douceur,

De ne pouvoir mener plusieurs vies parallèles,

Et de n'avoir que des journées de vingt-quatre heures.

J'avoue, malgré ma droiture et ma bonté,

Être parfois faible, face à la tentation,

Et d'être, bien plus souvent qu'à mon tour, porté

Sur les mille-et-une pommes de la création.

Il est une question qu'on ne peut que se poser :

Le rêve étant permis, serait-il mauvais,

Face à toutes ces tentations, parfois d'oser

Concrétiser les choses dont on à rêvé ?

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7 août 2015 5 07 /08 /août /2015 22:56
SUD DU SOUDAN MORCELE' (Tout ça pour ça!)

L'ORDRE AUX MAINS SALES

Mes amis, l'heure est grave ;

L'Ordre frappe à l'aveuglette.

En nombre, les hyènes sont braves,

Elles dansent et font la fête.

Il pleut, ces temps-ci, des bombes,

D'origines occidentales ;

Et partout où elles tombent,

Leurs éclats font beaucoup de mal.

La crise aveugle les consciences

Et fait faire de graves erreurs ;

Forts de leurs sinistres alliances,

Ces charognards sèment la terreur.

Les forts de l'heure sévissent,

Contre d'innocentes populations ;

Ils effacent et démolissent

D'antiques civilisations.

L'hyène, jadis tapie dans l'ombre,

Agit à présent au grand jour ;

Elle se pavane sur nos décombres,

Sous l’œil complice des grandes cours.

Quand les conditions le permettent,

Les cellules cancéreuses

Squattent tout, des pieds à la tête,

Ont la part belle et vivent heureuses.

Qui sème la mort pour durer,

Des cadavres subira le poids ;

L'hyène ne doit se leurrer,

Même mort, le lion reste roi !

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7 août 2015 5 07 /08 /août /2015 15:59
LES CHOSES  DE LA VIE

Aujourd'hui, je n'ai plus mal à la hanche.

Avec mon voisin, cette vieille branche,

Nous irons faire un tour à la rade.

Rien ne vaut une bonne promenade,

Pour larguer la peur et les idées noires

Qui attaquent à la tombée du soir.

Il est triste, avec sa mémoire

Qui confond le présent et l'Histoire,

Mais avec les dames il sait y faire,

Il a toujours l'art et la manière ;

Dans le quartier, il est la coqueluche

Des belles dames et des perruches.

J'attends encore un tour de pendule,

Puis je prends ma canne et mes pilules

Et je vais le surprendre dans son trou,

Avant que l'ennui ne le rende fou.

Rasé de frais, je fis la distance

Qui séparait nos deux résidences,

Sonnai et attendit à la porte,

Qu'on me le livrât sous bonne escorte.

Peu après, un angélique visage

M'annonça que « papy » était en voyage,

Puis, sans faire cas de mon étonnement,

Sourit et pédala vers sa maman.

Planté devant ce portail, l'air bête,

Je m'acharnai alors sur la sonnette.

Au bout d'un instant, le père du mouflet

Vint me demander ce que je voulais.

"Allez dire à Monsieur votre père

De daigner sortir de sa tanière ! »

"Désormais, si vous tenez à le voir,

Il est à l'Hospice du Dernier Espoir ! »

Me répondit ce morveux, méprisant,

Le regard torve sans aucune raison.

La perte de ce voisin bien aimé,

Allait me laisser plus seul que jamais.

En confiant aux années mortes son père,

Ce fils ingrat m'ôtait tous mes repères !

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6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 11:48
COEUR EN DETRESSE

Je viens déposer mon cœur à vos pieds

Et raconter au votre ma détresse ;

A vous, je me livre pieds et poings liés,

Reine de mon cœur, unique maîtresse !

Je viens arroser de larmes la main

Sur laquelle mes lèvres déposent

Un baiser ardent qui vous dit, en vain,

Les flammes dont vous êtes la cause.

Je viens noyer dans vos grands yeux sereins,

Un regard lassé d’être promené

Sur les sentiers tortueux du destin,

Et un cœur que la vie a malmené.

Je suis venu livrer le grand guerrier

Au cœur zébré par le tranchant des lames

Des Dianes fatales, fourbu, sans lauriers,

Transi, voulant déclarer sa flamme.

Je reviens aujourd’hui, reconnaître

Votre grandeur d’âme, votre bonté,

Et la force de votre frêle être

Qui séduit par sa générosité.

A vos lèvres je reste suspendu

Et par votre décision, belle Dame,

Justice à mon cœur doit être rendue,

Faute de quoi il va rendre l’âme !

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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 09:12
SON EXCELLENCE L'INTERPRETE

Un interprète soucieux de la qualité,

Tomba un jour sur un délégué for bavard,

Qui prit le micro et ne fit que débiter

Des propos à la limite de la tare.

Les interprètes sont des bienfaiteurs anonymes.

Certains d'entre eux constituent des puits de savoir ;

Mais ces chevilles ouvrières sont parfois victimes

De rébus dont le déchiffrage est sans espoir.

Oubliant tantôt le verbe, tantôt le sujet,

Cet orateur s'était perdu en conjectures,

Dans un langage qui lui était étranger,

Et l'accent d'une bouche pleine de confiture.

Ce brave collègue se mit à pédaler

Tant bien que mal, dans l'onctueuse choucroute,

Que lui servait ce grand éboueur au balai,

Le faisant suer en mars comme si c'était août.

Il fit appel à toutes les figures de style,

Et se concentra, redoublant de vigilance,

Dans un effort inhumain mais inutile,

Visant à trouver à ces inepties un sens.

Pendant ce temps là, notre crétin satisfait,

Ponctuait ses béates giclées verbales

De sourires veules qui sont autant de méfaits

Contre une langue qui ne lui a fait aucun mal.

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30 juillet 2015 4 30 /07 /juillet /2015 22:49
ÂME MORTE

Assis sur le marbre froid d'une tombe,

Un géant au cœur tendre sanglote ;

Il pleure son seul amour, sa colombe,

Victime d'un chauffard, sur une côte.

Un routier, fort de ses trente deux tonnes,

Réduisit sa voiture en ferraille ;

Certains conducteurs, que Dieu me pardonne,

Ne méritent pas leurs rations de paille !

L'avenir est passé en un clin d’œil,

Avec la perte de l'être aimé ;

Devant lui, la perspective du deuil

S'imposait dans sa vie à tout jamais.

Il est dur d'avoir des rêves porteurs ;

Plus dur encore de les rendre réels !

Une fois franchie la porte du bonheur,

La voir se refermer est trop cruel.

A quoi sert d'être riche, d'être fort,

Si c'est pour vivre amputé du cœur ;

Y-a-t-il plus bas, comme coup du sort,

Que de vous arracher votre âme sœur ?!

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 10:50
ET DIEU CREA L'HOMME !

Il est des présences qui éclairent,

D'autres qui vous rendent l'air plus pesant ;

Certaines personnes sont solaires,

D'autres ne font que pomper l'air ambiant.

La vie serait autrement plus belle,

Si les êtres humains étaient capables

De choisir autour d'eux ceux et celles

Qui ne rendraient pas l'air irrespirable.

Parmi les négatives présences,

Certaines traversent la vie l'air hautain,

Convaincus d'être la quintessence

Des créatures à visages humains.

D'autres affichent un air de dégoût,

Comme si ceux qu'ils croisent sur leur chemin

Étaient pour quelque chose, s'ils échouent

Dans ce qu'ils nourrissent comme desseins.

D'autres viennent vers vous les bras ouverts,

Le ton mielleux, tout sourire dehors,

Comme si vous étiez l'ami le plus cher ;

Une fois le dos tourné, vous êtes mort !

Sans nous, le monde se porterait mieux ;

Faune et flore retrouveraient l’Éden,

Car ceux crées à l'image de Dieu,

Sont source de douleurs et de peines.

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 14:25

Un jeune homme de bonne famille,

Se résolut à quitter ses amis.

Il dut faire ce choix à contrecœur,

Alors qu'il avait à peine vingt ans,

Et laissait derrière pays et parents,

Pour aller vers un monde prometteur.

Après trois décennies de dur labeur,

Dans une contrée qui n'est pas la sienne,

Au delà des rives méditerranéennes,

Qui baignent le pays cher à son cœur,

Cet homme dut vivre sans la chaleur

Propre au habitants de son terroir.

Dans les banlieues et les cités dortoirs

Il ne trouva nulle trace du bonheur ;

Pire encore, le mépris et la peur

Des contrôles d'identité, au faciès,

Qui ciblent tous ceux de son espèce,

L'emplirent de ressentiments et d'aigreur.

Quinquagénaire, après trente ans d'exil,

Une vie sociale pas toujours facile,

Et des fils épousant d'autres valeurs ;

Il se retrouve en fin de parcours,

Avec la compagne de ses vieux jours,

Seuls, à ruminer les subtiles douleurs,

Nées des souvenirs qui affleurent.

Quand on vit ailleurs que parmi les sien,

On pleure de nostalgie pour un rien.

Parti à la poursuite d'un leurre,

Il avait sacrifié ses belles années.

A un travail qui n'avait rien donné,

A part un salaire très peu porteur.

Déracinés, ses semblables, à présent

Se retrouvent face au triste bilan

D'un avenir qu'ils avaient cru meilleur.

Ils y ont laissé santé et enfants

Et ont fini plus malheureux qu'avant.

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