Combien je souffre de te voir souffrir,
Toi que je croyais vouée au bonheur ;
Tu avais pourtant beaucoup à offrir,
A ce compagnon de piètre valeur.
On ne voyait que vous ; vous étiez deux :
Un couple auréolé de lumière ;
Il vous suffisait de fermer les yeux,
Pour prendre possession de l'univers.
Tu semblais heureuse pour l'éternité.
Hélas, parfois il suffit de si peu,
Pour qu'un triste manteau d'obscurité,
Vienne s'abattre sur les jours heureux.
Aujourd'hui, livrée à la tristesse,
Les vieux coins du souvenir, où tu erres,
Qui étaient porteurs de grandes promesses,
Ont un goût amer, en solitaire.
On souffre, même sur un tapis de fleurs,
Quand la place à nos côtés est froide.
A quoi servent le faste et les douceurs,
Quand le cœur, resté seul, est malade ?
Tu relis les notes de la mémoire
Et mesure l'ampleur de ta perte,
Chaque ligne, chaque mot, chaque espoir,
Lancinent comme autant de plaies ouvertes.
Tes jolis traits encore pleins de charme,
Ressemblent à un jardin dévasté
Par de multiples averses de larmes,
Venues pour en éroder la beauté.
Je suis impuissant, face à ta douleur,
Et bien que prêt à tout, ma chère amie,
Quand il s'agit de problèmes de cœur,
On ne peut être juge et partie.
Les gares de la vie ont d'autres trains
Que celui qui vient de te débarquer,
Sois patiente, il y aura un prochain,
Mais réfléchis avant de t'embarquer !