Votre mère souffre du dédain de ses fils,
Attirés par le chant des sirènes,
Ils partent un à un dès qu’ils grandissent,
Une fois formés, les poches pleines.
Les uns font mine d’être dégoûtés
Par des décideurs prompts à se servir,
Un bon prétexte souvent inventé,
Pour justifier la lâcheté de partir.
Les autres, au pouvoir, en bons prédateurs,
Se bâtissent peu à peu des empires,
Puis comme tout impénitent voleur,
Raflent leurs butins avant de déguerpir.
Le tout dans le tout, la mère patrie,
Livrée à elle-même, par ces temps durs,
Se retrouve seule, le cœur meurtri,
D’avoir engendré pareilles créatures.
Le pire c’est que certains d’entre ses fils,
Pour être acceptés aux pays d’accueil,
Oublient très vite les sacrifices,
Consenti, afin qu’ils aient tout à l’œil.
Ils prêtent ainsi leurs voix et plumes,
Aux détracteurs qu’ils jugent plus offrants,
Et s’habillent des plus opportuns costumes,
Pour peu que cela plaise aux concurrents.
N’a-t-elle pas droit à un peu plus d’égards,
Cette mère qui vous a tout donné ?
Ne mérite-t-elle pas de votre part,
Un peu de gratitude, pour pardonner ?
Faire votre vie est légitime,
Mais pas au détriment de votre mère,
Après tout, c’est elle la victime,
Cette mamelle extraordinaire !
J’aurais pu m’occuper de mes affaires,
Mais que vous soyez incapables d’amour,
Ne veut pas dire que je dois me taire,
Ni que je dois la haïr à mon tour !